CERCOR Colloque 30 ans

CERCOR - Colloque 30 ans 2012

Colloque international organisé par le Cercor

les 24, 25 et 26 octobre 2012

Les interactions chez les religieux, antiquité tardive-fin du XIXe siècle : emprunts, échanges et confrontations

 

 

Colloque 30 ans

 

L'agrégation en communauté religieuse a presque toujours un caractère identitaire. Celui-ci trouve notamment à s'exprimer dans des références exclusives ou combinées à un ou des personnages « fondateurs », un établissement originel, un corpus d'œuvres, un idéal spirituel, une tradition, des pratiques ou un habit spécifiques ou bien encore une règle religieuse entendue au sens large (regula, consuetudo, ordo, institutio ou constitutiones,...).   

De ce fait, les communautés religieuses inclinent au renforcement des qualités particulières qui traduisent leur appropriation de la quête du Salut et leurs singularités dans le partage d'une même vision du « monde ».

Dans la longue durée, ce phénomène de ségrégation volontaire s'amplifie à la mesure de la multiplication des nouvelles expériences religieuses. Il s'ordonne progressivement, en particulier du fait des discriminations opérées à l'initiative de la papauté (nomenclature, taxinomie, hiérarchisation). Sa conséquence est un effet de saturation, « monde plein » des religieux où la survie implique une construction comparative des communautés parfois exacerbée jusqu'à la rivalité.

Aussi, dans une dynamique permanente d'échanges et de confrontations éphémères ou durables, les communautés s'établissent dans la reconnaissance réciproque ; s'affirment par la diffusion auprès de leurs homologues de leur esprit propre, leurs idéaux, préceptes ou pratiques ; se renouvellent en trouvant chez d'autres des modèles, des repoussoirs ou des exemples qu'elles adaptent.

Les travaux sont déjà relativement nombreux qui sont isolément dédiés à certaines des modalités manifestes d'interactions telles que la réforme, les emprunts coutumiers ou les conflits. Mais la grande diversité des interactions chez les religieux mérite un regard d'ensemble.

C'est pourquoi le Cercor appelle à poursuivre la réflexion sur ce thème à l'aide des repères suivants :

* Les origines des interactions :

- initiatives spontanées, en provenance des communautés elles-mêmes (unilatérales, bilatérales, multilatérales) ;

- initiatives des autorités laïques ou ecclésiastiques, initiatives pontificales ;

* Les modalités des interactions :

- l'intervention dans les affaires internes d'une autre communauté notamment via un processus réformateur (appelé ou subi) ;

- la reconnaissance réciproque, l'échange et le partage, (échanges épistolaires, échanges d'ouvrages, associations spirituelles, ...) ;

- l'imitation, l'emprunt, la révérence ;

- la concurrence, voire la rivalité, parfois exacerbées jusqu'au conflit ;

* les divers plans des interactions :

- interactions internes à une communauté, entre le supérieur et la communauté : sanctions et corrections mais aussi ajustements dans l'ordo ou la coutume ;

- interactions internes à un ordre au sens institutionnel : les visites, les sanctions et leurs effets ; les réactions internes à l'autorité centrale ; les solidarités matérielles ;

- interactions entre ordres eux-mêmes ;

- interactions avec une instance ecclésiastique « supérieure », essentiellement la papauté : imposition d'une règle ou d'un ordre, réalité ou fait de nomenclature issu de la Curie romaine (modalités de création des règles du monachisme romain oriental à l'époque moderne) ;

- interactions passé-présent : en particulier pour la période moderne, interactions entre les modèles religieux anciens (organisation, habitus) - monastiques ou non - et les nouvelles formes de vie consacrée (ordres de clercs réguliers, congrégations cléricales, congrégations laïques, ...) ;

* les formes des interactions et plus encore leurs effets, en particulier dans les domaines suivants :

- la vie spirituelle, entendue au sens large : adoption de modèles spirituels externes, partage ou emprunt de figures spirituelles, circulations hagiographiques, circulation de modèles iconographiques ; à l'époque moderne émergence du discours sur « l'esprit » des ordres religieux, discours unifié sur la vocation à la vie religieuse ;

- la pratique liturgique, l'élaboration des propres liturgiques ;

- les mobilités humaines (pérégrinations monastiques, déplacements de couvents, de moines ou de frères, changements d'ordre ou de règle, ...) ;

- le pouvoir, la construction et la production normatives (notamment les inclusions de normes allogènes ou les emprunts à celles-ci, les pratiques de dévolution des pouvoirs internes aux communautés) ;

- la vie intellectuelle et les préoccupations savantes, les échanges de livres et d'idées ;

- le genre de vie quotidien et l'organisation interne de la communauté ;

- la vie économique (partages de terres ou compascuités, relais financiers communs, ..., affirmation des divergences conceptuelles à l'égard de la propriété ou rivalités concrètes).

Comité scientifique :

Jean-François BRUN

Philippe CASTAGNETTI

Frédérique COSTANTINI

Noëlle DEFLOU-LECA

Manuel De SOUZA

Sylvain EXCOFFON

Daniel-Odon HUREL

Annick PETERS-CUSTOT

Sylvain TROUSSELARD

Ludovic VIALLET

 

Affiche du colloque

Programme du colloque

 


Conférence dans le cadre du colloque de M. François BoespflugDieu-Trinité dans l'art d'Occident des origines jusqu'à nos jours. Un panorama. Jeudi 25 octobre 2012, à 20 h 30.

M. François Boespflug , dominicain, est professeur d'histoire des religions à la faculté de théologique catholique de l'université de Strasbourg. Spécialiste d'iconographie chrétienne depuis sa thèse sur Dieu dans l'art (1984), il a enseigné l'iconographie chrétienne au Centre Sèvres (Paris) et a été le titulaire de « La Chaire du Louvre » en 2010.

Flyer

 


Concert dans le cadre du colloque de Jean-Luc Perrot, P ièces d'Orgue pour la Sainte-Trinité, Pentecôte et autres circonstances. Mercredi 24 octobre 2012, à 20 h 30.

Jean-Luc Perrot est organiste sur les orgues historiques Callinet (1837) de l'église Notre-Dame à Saint-Étienne depuis 1979. Après des études de piano au conservatoire de Saint-Étienne sous la direction de Roland Meillier, il a travaillé l'orgue sous la direction, notamment, de Michel Chapuis, de Jean Boyer, d'Odile Bailleux, dans le cadre d'académies d'été. Il joue également le clavecin, le piano-forte, l'harmonium et le carillon. Agrégé de musicologie, il a soutenu sa maîtrise de musicologie sur l'œuvre d'orgue de Michel Corrette. Après avoir obtenu son doctorat ès lettres et arts (L'orgue en France de 1789 à 1860), il a été nommé maître de conférences à l'Institut universitaire de formation des maîtres de Saint-Étienne. Il est l'auteur de nombreux articles, d'analyses et de livrets de Compact-Disc, de notices historiques.

 


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